« Faux docteurs », naturopathes : la jungle des rendez-vous médicaux en ligne !
Ce titre a attiré votre attention ? Alors la journaliste de TF1 a gagné.
Ce titre d’un sujet de 5 minutes diffusé lundi dernier dans la partie « Enquête » du JT de TF1 a bien sûr aussi attiré ma curiosité. Je regarde le reportage, avec ce bandeau titre qui reste tout le long du sujet.
Et là, surprise ! Aucune mention des naturopathes dans le sujet !
A part… dans les 5 dernières secondes. La journaliste rappelle que les naturopathes ont été évincés de Doctolib il y a quelques mois, en écho à sa vraie question : que fait la plateforme leader de réservation face à la recrudescence de pratiques non conventionnelles ?
En soi une bonne question, et au goût amer pour les naturopathes exerçant scrupuleusement leur métier quand on constate que certaines pratiques dites discutables (selon le reportage) sont encore accessibles via Doctolib quand toute une profession – sans distinction – a été purement et simplement blacklistée à cause d’UNE naturopathe non représentative de notre métier dont les méthodes d’un autre âge sont au mieux discutables au pire répréhensibles.
Mais passons. Comme j’aime être précise, voici pour preuve, le résumé du reportage sur le site web de TF1 :
Du médecin traditionnel jusqu’au massage aux bols tibétains, on trouve de tout sur Doctolib. Certaines pratiques non validées scientifiquement, et une plateforme qui se dit démunie. En quelques clics sur Doctolib, nous obtenons un rendez-vous chez une ostéopathe pour une séance dite “énergétique”. […]
Pour tout comprendre, il faut savoir qu’il existe sur Doctolib deux catégories de praticiens : des professionnels de santé, comme les médecins, dentistes, kinésithérapeutes, et des professionnels de la santé, psychologues ou ostéopathes, qui, eux, n’ont aucun conseil de l’ordre. {…]
En poursuivant nos recherches, nous découvrons aussi des psychologues chamanistes {…] Mais comment est-il possible de référencer de tel praticien ? Doctolib recense aujourd’hui 186.000 professionnels et estime ne pas pouvoir faire le tri seul. […] Il y a quelques mois, sous la pression de médecins et face aux dérives, la plateforme avait dû évincer des milliers de naturopathes et sophrologues.
Alors pourquoi afficher CE titre pendant 5 minutes : « faux docteurs », naturopathes ?
Un titre à charge. En accolant dans la même phrase « naturopathes » et ce mot valise « faux docteurs » pour désigner l’ensemble des praticiens douteux évoqués dans le reportage n’ayant AUCUN LIEN avec la naturopathie (ostéopathes et psychologues qui en dehors de leur activité principale, proposent des pratiques non conventionnelles), le titre est non seulement racoleur, mais aussi trompeur.
Une pratique aussi discutable moralement que ce qu’il prétend dénoncer en somme…
Alors rappelons que :
- les naturopathes ne se prennent pas pour des médecins, mais pour des éducateurs en hygiène de vie ;
- la profession de naturopathe n’étant pas réglementée, elle peut donc être pratiquée par des personnes non diplômées, et donc non formées. Il faut bien reconnaître que là, le doute est légitime ; mais à l’inverse certaines professions règlementées ne protègent pas pour autant de pratiques douteuses comme le montre justement le sujet de TF1.
- Le Syndicat des Professionnels de la Naturopathie (SPN) auquel j’ai adhéré, milite pour une reconnaissance et une règlementation de cette profession afin de sécuriser la pratique pour les clients et faire reconnaitre les naturopathes diplômés.
S’il est bon de sensibiliser les clients au fait de choisir un naturopathe diplômé, il est quand même douteux de jeter l’opprobre sur la profession dans sa totalité par un titre dont le sujet n’est pas traité.
Ces pratiques éditoriales vous révoltent-elles autant que moi ?