Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Les origines de la naturopathie

L’origine du nom Naturopathie

Deux pistes peuvent expliquer l’origine du mot naturopathie.

La première indique que le terme de naturopathie viendrait du latin natura qui signifie nature, et du grec pathos qui désigne le ressenti, l’émotion. La naturopathie signifierait donc guérir dans le sens où le veut la nature ou guérir en suivant les règles de la nature. La naturopathie ferait alors référence à Hippocrate de Cos, médecin grec qui vécut au IV siècle av. J.-C et qui formula le concept de pouvoir guérisseur de la nature.

Selon la 2ème piste, la naturopathie prend naissance en 1895 aux Etats-Unis quand John H. Scheel invente le terme de naturopathie issu de nature’s path, désignant ainsi la voie de la nature, signifiant ainsi que chacun peut préserver sa santé en respectant le chemin (path en anglais) que nous indique la nature.

L’histoire de la naturopathie

Sumer : naissance de la médecine

Chez les Sumériens, le terme de maladie n’existait pas, on parlait d’enténèbrement de l‘être, comme s’il était coupé de sa lumière spirituelle.

Ils s’efforçaient alors de trouver quelle transgression pouvaient être à l’origine des affections, tout en observant de nombreux paramètres corporels (états de la langue, des urines, de l’haleine, température du corps, etc.).

Par l’usage de cures de fruits, de jeûne, d’analyses de rêves, de lavements intestinaux, de prière et de bière, les thérapeutes accompagnaient alors la réconciliation du malade avec sa source cosmique. Ils connaissaient néanmoins très bien les techniques d’opération de la cataracte, les trépanations, les anesthésies végétales. Mais pour eux, les maladies sont vécues comme des crises curatives qui préparent à des renaissances.

La Grèce Antique : une nouvelle culture médicale

La Grèce antique a construit une culture médicale rationaliste et naturaliste, en supprimant peu à peu les croyances mythiques et magiques.  

Chez Homère, on trouve les premiers éléments d’une santé dite naturelle, indissociable de la vitalité, du ressenti et de l’intelligence. Hippocrate rationalisera les nombreuses pratiques issues de l’époque homérique.

Considéré comme le père de la médecine, Hippocrate de Cos (460 – 370 avant JC), un grand médecin grec du siècle de Périclès, prônait déjà une diététique associée aux quatre éléments et à la théorie des humeurs qui constituent le corps humain. Il appliquait les lois de la nature et de la physiologie afin de révéler à chacun « son médecin intérieur », c’est-à-dire des processus naturels de régénérescence propre à chacun voire d’auto guérison.

Les naturopathes se revendiquent largement de sa filiation. Ils utilisent en effet de nombreux principes qu’il a édictés. Par exemple :

  • En premier lieu ne pas nuire («Primum non nocere»)
  • En toutes choses, suis la nature («vis medicatrix naturæ»)
  • Identifier et traiter la cause («tolle causam»)
  • Détoxifier et purifier l’organisme («deinde purgare»)
  • La naturopathie enseigne («docere») 

Les Thérapeutes d’Alexandrie

Les Thérapeutes d’Alexandrie, comme les Esséniens, étaient des laïcs qui vivaient « religieusement » en communauté, par groupes de 10 minimum : ils ne voyaient aucune antinomie entre le fait d’être laïcs et « religieux », c’est-à-dire « reliés et reliant à la vie ».

Ils vivaient simplement mais ne cultivaient pas l’austérité. Il leur était conseillé de se marier pour pouvoir être plus proches des personnes qu’ils soignaient.

Chez les Esséniens, au contraire, le couple et la famille étaient considérés comme un obstacle à la disponibilité nécessaire pour aider ceux qui souffrent, donc la vie en couple était déconseillée.

Quand Alexandre le Grand a libéré la ville de Jérusalem du joug des Perses, en 332 avant J-C, il a demandé aux Sages de Judée de venir s’installer en l’Alexandrie d’Égypte pour y fonder des écoles de paix et de sagesse.

Le mot « thérapeute » est alors apparu, comme la traduction grecque du terme hébreu « yarhid » qui désignait ces Sages et signifie « unique » et « unifié ». Le « yarhid » étant quelqu’un qui travaille à l’unification de sa féminité intérieure et de la virilité de son âme, quel que soit son sexe.

Platon qualifie de « thérapeute », un « cuisinier ou un tisserand », dans la mesure où « il prend soin de l’Être et du bonheur de la Cité ».

Les Esséniens : précurseurs de l’alimentation vivante

Cette secte juive qui se constitua entre le IIIème et le IIème siècle avant JC, était particulièrement soucieuse d’une vie parfaite : végétarien, ils cultivaient les céréales et les plantes médicinales.

Ils utilisaient le blé germé de multiples manières : nutritionnelle dans le pain Essénien, respiratoire (exercices au-dessus du blé vert en croissance), énergétique (massage), géobiologique (bacs de blé en germination aux quatre coins du lit), spirituelle (méditation)…

On les considère aujourd’hui comme les précurseurs des praticiens de l’alimentation vivante.

1902 : Première école de Naturopathie à New-York

Bien qu’Hippocrate puisse être considéré comme le père de la naturopathie, la première école de naturopathie est née en 1902, quand Benedict Lust, un immigrant allemand, médecin, ostéopathe, chiropraticien, guéri de la tuberculose avec les cures d’hydrothérapie du prêtre Sébastien Kneipp, a fondé à New York l’American School of Naturopathy. On y enseigne l’hydrothérapie, l’hypnose, l’herboristerie, la nutrition, la physiologie, la psychologie et bien d’autres techniques thérapeutiques.

À cette époque, Benedict Lust définit la naturopathie comme une discipline plutôt que comme une médecine, et décrit surtout une hygiène de vie rigoriste basée sur le refus du tabac, de l’alcool, de la caféine et des abus alimentaires, associée à de la phytothérapie et de l’homéopathie.

En fait, Benedict Lust, considérant que John H. Scheel avait forgé un terme qui décrivait très bien son approche en matière de santé, a simplement acheté le mot « naturopathie » à ce dernier ! Il a donc pu l’utiliser aux États-Unis pour lancer, au début du vingtième siècle, le mouvement naturopathique.

D’autres écoles verront le jour aux Etats-Unis par la suite : en 1920, on en dénombre 18.

Dans tous les cas, depuis le début, la naturopathie possède deux branches :

→ L’une d’hygiène vitale, préventive et pédagogique 

→ L’autre, thérapeutique, avec des cures et des stratégies, permettant de stimuler des phénomènes d’autoguérison et de régénérescence.

La Naturopathie englobe différentes méthodes naturelles de santé, c’est la voie offerte par la nature pour progresser vers un meilleur équilibre de vie, c’est l’art de retrouver, d’entretenir et de renforcer sa santé en entretenant sa Vitalité par des moyens naturels (mode de vie, alimentation saine et thérapies naturelles).

Pierre-Valentin Marchesseau : le père de la naturopathie en France

C’est Pierre-Valentin MARCHESSEAU (1911-1994), biologiste, diplômé en philosophie, professeur d’éducation physique, qui, dans les années 60, fera la synthèse des travaux de nombreux hygiénistes et créera une école de naturopathie, la Faculté Libre de France.

Ses enseignements sont basés sur le principe de l’hygiène vitale. Ses écrits mettent en avant le respect des règles de la vie saine en se basant sur des méthodes préventives grâce aux techniques naturelles de santé.

Selon Pierre-Valentin Marchesseau, la naturopathie est une hygiène de vie, conforme aux lois de la nature et à notre physiologie. (…) Il convient donc d’aider l’organisme à respecter les lois spécifiques à notre espèce : c’est l’art du naturopathe, à l’aide des 10 agents naturels (aliments, air, exercice, eau, plantes…), afin de favoriser le retour à des conditions favorables à un milieu spécifique et de permettre à la force vitale de se manifester librement dans le but d’une autoguérison. Dans ce sens, le naturopathe ne soigne pas, il aide, il développe la force vitale et c’est le corps lui-même qui se guérit s’il est malade.

Il a formé de nombreux naturopathes français, qui sont pour certains à l’origine des écoles de naturopathie en France.